
LANCEURS D’ALERTE EN AFRIQUE
Le Journal des africanistes lance un appel à contributions
Etats d’alerte. Veilles démocratiques, lanceurs d’alerte et formes de gouvernement en Afrique
Dossier coordonné par Brice Molo et Francis Chateauraynaud
La montée en puissance du concept de lanceur d’alerte dans l’actualité africaine recoupe la diversification des pratiques et des dispositifs associés à la dénonciation. Qu’il s’agisse de révéler des malversations financières, de dévoiler des affaires de corruption ou d’occuper un espace critique entre journalisme et engagement social, cette figure acquiert une visibilité croissante, investie tant par les acteurs eux-mêmes
que par les décideurs qui s’en saisissent pour la contrôler par le droit. Parallèlement, plusieurs pays, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou le Bénin, travaillent à l’élaboration de lois visant à protéger ces nouveaux acteurs. Il y a pourtant dans cette trajectoire africaine du concept de lanceur d’alerte, des logiques très contrastées entre d’un côté, les contextes inspirés de la tradition française où la figure du lanceur d’alerte repose désormais sur la loi tout en donnant lieu à d’importantes variations interprétatives ; de l’autre, l’héritage anglophone du whistleblowing, qui s’est développé selon des cadres distincts avec un statut juridique codifié de longue date.
Dans ces différents contextes, si la figure du lanceur d’alerte cristallise des enjeux de gouvernement, mettant à l’épreuve les formes démocratiques en Afrique, elle rencontre également des figures plus anciennes et socialement ancrées de l’éveil, de la vigilance, voire du vigilantisme, de la dénonciation et de la sanction.
Cet appel invite à interroger les transformations sociales et politiques induites par l’émergence et la reconfiguration de la figure du lanceur d’alerte dans les sociétés africaines contemporaines. Deux axes structurent la réflexion. L’un interroge les objets et contextes des alertes, l’autre explore les pratiques et trajectoires des dénonciations.
L’appel est ouvert aux chercheurs en sciences sociales, avec une attention particulière pour les travaux s’appuyant sur une enquête de terrain, ainsi qu’aux praticiens du droit et aux lanceurs d’alerte eux-mêmes pour des retours d’expérience.
Les propositions d’articles d’une page, avec précision de l’axe choisi et une courte biographie des auteurs, sont à envoyer jusqu’au 28 mars 2025 à brice.molozogo@ehess.fr et à francis.chateauraynaud@ehess.fr
Détail de l’appel ici : JA-96_1-Appel_contributions_Dossier_lanceurs_alerte_en_Afrique