L’entassement des captifs à bord des boutres. Dessin tiré de l’ouvrage de Sullivan, Dhow Chasing…, 1873, p. 114
Au cours du XIXe siècle, plusieurs centaines de milliers de captifs ont été déportés de l’Afrique orientale à Madagascar, où ils ont été localement asservis. Les « Masombika » ou « Makoa » apparaissaient à la Grande Île comme le seul groupe d’esclaves issu de la traite extérieure. Sur la côte Ouest, des habitants continuent de transmettre le souvenir de leurs ancêtres venus « d’au-delà des mers ». En se basant sur un croisement de sources orales et écrites, on se propose de retracer des trajectoires d’anciens esclaves makoa, de l’intérieur du continent africain jusqu’à Madagascar. D’autres sources ont apporté des indications précieuses sur la construction d’une ancestralité makoa, comme les tombeaux familiaux ou encore les gestes rituels.
A propos de la conférencière
K. Boyer-Rossol est docteure en Histoire de l’Afrique (Université Paris 7 Denis Diderot), ses recherches portent sur les Makoa à l’Ouest de Madagascar, des descendants d’esclaves déportés au cours du XIXe siècle du Mozambique à la Grande Île. Lauréate du prix de thèse 2015 du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE), K. Boyer-Rossol a participé à plusieurs ouvrages (Madagascar et l’Afrique, Karthala, 2007 ; Les traites et les esclavages. Perspectives historiques et contemporaines, Karthala, 2010) et prépare actuellement le livre qui sera issu de sa thèse.