Élites et élections. Regards croisés entre le Mali et le Burkina Faso
Le jeudi 28 novembre de 17h à 19h,
en salle 3 (au sous-sol) du Musée du Quai Branly.
À cette occasion, nous écouterons les interventions de Marie Deridder (UCLouvain) et Delphine Manetta (IFRA – Nigeria), qui interrogeront la manière dont des élites locales usent de capitaux pluriels pour accéder et se maintenir au pouvoir, au Mali et au Burkina Faso. Les interventions seront discutées par Rémy Bazenguissa-Ganga (IMAF – EHESS).
Marie Deridder
Élites, élections et transformation politique au Mali
Dans les années 1990, le Mali vit un basculement politique qui se concrétise par la décentralisation de l’État, le multipartisme et l’instauration d’élections communales. À partir d’un ancrage ethnographique dans le Delta intérieur du fleuve Niger, cette communication revisite une recherche réalisée entre 2007 et 2012 et explore l’articulation pragmatique entre une politique publique visant la démocratisation et une hégémonie de fait des élites politiques locales. J’analyserai la façon dont ces élites se sont reconfigurées au fil du temps long et comment elles se sont maintenues au pouvoir pour capter différentes rentes issues des ressources naturelles et du développement et augmenter leur capital symbolique.
Delphine Manetta
De la brousse au bureau. Généalogies de quelques élus dans des villages du sud-ouest du Burkina Faso
Les généalogies des conseillers municipaux élus dans trois communes du sud-ouest du Burkina Faso révèlent en quoi l’inscription dans des lignées d’hommes de renom tend à être un prérequis de l’élection. Si elles illustrent l’histoire des pouvoirs locaux et de l’État, elles questionnent également la transmission d’un héritage masculin. Fondateurs de village, anciens combattants, auxiliaires coloniaux ou encore fonctionnaires font alors des élus les légataires d’une virilité martiale, dont la monétarisation a réorienté les mobilités des hommes, d’une brousse à conquérir vers un bureau où « être assis ».