Journées d’études de la Société des Africanistes
« Anthropologie et Histoire. Autour de Claude-Hélène Perrot »,
37 du quai Branly, 75 007 Paris(Événement organisé dans le respect des dispositions COVID-19 en vigueur.)
Les rapports entre Anthropologie et Histoire n’ont jamais été faciles tout en étant nécessaires. Cela est d’autant plus vrai en ce qui concerne l’histoire des sociétés africaines à traditions orales dont l’étude requiert des méthodologies spécifiques élaborées peu à peu. Par facilité, ces sociétés furent longtemps considérées sans histoire et donc faisant l’objet quasi exclusivement des attentions des ethnologues. De son côté, la toute première génération des anthropologues engagés dans les terrains africains – aussi bien du côté français que britannique – a rarement estimé opportun d’inclure l’histoire à ses analyses. Les premiers historiens du domaine africain, quant à eux, se sont penchés sur les écrits et les archives en portant surtout leur attention aux agissements coloniaux et, plus rarement, aux réactions et aux réponses adaptatives des populations africaines. Ainsi, à l’exception notable et précoce de certains savants issus des cadres coloniaux, tels que Maurice Delafosse, le mariage entre ethnologie et histoire n’a pas eu lieu ou n’a pas été consommé.La division, au demeurant inégale, des tâches pouvait finalement satisfaire les uns et les autres. Ce n’est que dans la période à cheval entre la fin de la colonisation et les premières années suivant les Indépendances que des chercheurs des deux disciplines ont commencé à passer les frontières et à brouiller les pistes, en pratiquant une anthropologie ouverte à l’historicité des sociétés étudiées et une histoire de terrain influencée par la méthodologie de la collecte des sources orales.À la croisée des disciplines historiques et anthropologiques, Claude-Hélène Perrot a pratiqué avec détermination ce que l’on pourrait appeler une nouvelle historiographie ethnographique, avec un ancrage résolu aux données de terrain. En véritable ethnologue, Claude-Hélène Perrot a fréquenté ses terrains anyi et eotilé, dans le Sud-Est ivoirien, s’imprégnant des cultures locales pour pouvoir en retracer l’histoire. Historienne ayant été dirigée dans ses études doctorales par l’anthropologue Georges Balandier, Claude-Hélène Perrot a synthétisé au mieux les contributions que ces disciplines sœurs (mais pas jumelles) peuvent apporter à la connaissance profonde des sociétés africaines.
Lors de cette demi-journée d’hommage à Claude-Hélène Perrot, ce sont ces traces que nous voudrions modestement tenter de suivre.(Claudie Haxaire, Fabio Viti)Comité d’organisation :Claudie Haxaire (Trésorière adjointe de la Société des Africanistes)
Fabio Viti (Secrétaire général de la Société des Africanistes).Participants
° Témoignages personnels d’amis et collègues de Claude-Hélène Perrot :Monique Chastanet, François Gaulme, Fabrice Melka, Alfred Schwartz, Emmanuel Terray
Programme de la journée d’études Claude-Hélène Perrot : 04-Programme Journée CHP-7 octobre(Port du masque de protection obligatoire dans les espaces clos et dans les espaces de circulation. La salle de cinéma accueille la moitié de sa jauge habituelle, à savoir 45 personnes maximum, respectant la distance d’un siège sur deux.)
Françoise Le Guennec-Coppens (Présidente de la Société des Africanistes) – Accueil |
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Maria Teixeira (ECEVE, UMR 1123/INSERM) – Modératrice de la journée | |
° Véronique Duchesne (Université Paris Descartes), Intemporels de Claude-Hélène Perrot. Ses amitiés et son goût des images. |
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° Marianne Lemaire (CNRS-IMAF), Denise Paulme et Claude-Hélène Perrot sur le terrain : l’ethnologue et l’historienne ? |
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° Jean-Louis Triaud (IMAF), Les saintes guerres de Claude-Hélène Perrot. |
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° Claudie Haxaire (CERMES3), Tradition orale et histoire cryptée : les masques Yoro et la sanctuarisation d’un territoire (Gouro, Côte d’Ivoire). |
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° Fabio Viti (AMU-IMAF) Ecrire l’histoire orale. Réflexions autour d’une aporie. |