TISSER AU FÉMININ À TAIWAN ET AU BURKINA

jeudi 6 novembre 2025, 17h – 19h (salle 3)

TISSER AU FÉMININ À TAIWAN ET AU BURKINA

Discutante : Isaline Saunier, Musée du quai Branly

Hélène Trébuchet (Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative Université Paris Nanterre ;
Bourse doctorale au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac)

« Apprendre à filer la ramie et à tisser les vestons rituels. Transmissions intergénérationnelles féminines au sein de communautés autochtones pangcah (Taiwan) ».

Depuis les années 1960, suite à la mécanisation agricole de Taiwan, d’importants exodes ruraux ont dépeuplé les villages autochtones. Cette réforme agricole, inspirée par la révolution verte américaine, a par ailleurs profondément bouleversé les écosystèmes ruraux. À la même époque, le développement de l’industrie textile et pétrochimique a permis l’apparition de fibres synthétiques produites à bas coût. Dans ce contexte, pourquoi des femmes pangcah continuent-elles à cultiver de la ramie et à la tisser ? Comment la transmission de ces savoirs textiles et botaniques s’opère-t-elle aujourd’hui ?

Hélène Trébuchet est doctorante en anthropologie. Sa thèse porte sur le tissage de la ramie à Taiwan, les modes de transmission de ce savoir et les propriétés rituelles des textiles, au sein de communautés autochtones pangcah matrilinéaires.

Laura Fortin (Chercheuse associée au Laboratoire d’Anthropologie Politique, EHESS)

« Des savoir-faire féminins à la loupe : observations de techniques textiles et positionnement sur mon terrain burkinabè ».

Dans le cadre de ma recherche doctorale sur les activités textiles au Burkina Faso, je me suis attachée à interroger conjointement les enjeux des techniques et du genre, en postulant que ceux-ci sont co-construits. Cette riche perspective m’a ainsi permis de porter un regard différent sur les techniques et les savoir-faire textiles, notamment féminins, leurs apprentissages et leur transmission, en les articulant avec les évolutions de la société burkinabè. De méthodes d’observation aux choix de positionnement sur le terrain, mon intervention sera aussi l’occasion de revenir sur les coulisses de ma recherche.

Laura Fortin est docteure en anthropologie et chercheuse associée au LAP. Elle est lauréate du Prix de thèse 2024 de la Société des Africanistes. Ses recherche portent sur les techniques et les savoir-faire, en particulier textiles, qu’elle appréhende depuis la perspective des feminist theories of technology.