Les rappeurs Johnny B.Good et Mungang Kanibal sur scène lors du spectacle Urban Show (Août 2011, Libreville)
En 2016, la société gabonaise rencontrait une violente crise postélectorale, suite à une élection dont les rappeurs avaient été partie prenante, tantôt en appelant dans des morceaux à « suivre » le président sortant, tantôt en se mobilisant pour « tourner la page » du régime Bongo.
En réalité, cet engagement des rappeurs dans le débat politique s’inscrit dans la continuité d’une plus longue histoire de rapports ambivalents entre rap et politique au Gabon, qui ont conduit à ce que ces scènes musicales s’imposent comme des espaces majeurs de redéfinition des rapports au pouvoir. Cette conférence retracera le parcours qui a conduit à l’intersection étroite entre les champs du rap et du politique au Gabon, et elle examinera les types de rapports avec le pouvoir développés par les rappeurs.
A propos de la conférencière
Alice Aterianus-Owanga est Maitre assistante Ambizione à l’Université de Lausanne, spécialiste du hip-hop et des pratiques musicales urbaines au Gabon. Auteure de plusieurs films documentaires, elle a récemment co-dirigé un dossier de Politique africaine sur le rap en Afrique (avec S. Moulard, avril 2016), et un ouvrage collectif intitulé La violence de la vie quotidienne à Libreville (avec J. Tonda et M. Mebiame-Zomo, Éditions Académia, coll. AAP, octobre 2016)