Sialo. Un père et son enfant (Leguy, juillet 2009).
Il est courant de voir la nomination comme indicative d’une relation particulière avec un parent. Une pratique fréquemment observée à l’échelle du monde est la transmission directe du nom d’un aïeul à l’enfant qui vient de naître. Si le fait peut être noté en Afrique de l’Ouest, la relation y est cependant le plus souvent non explicite, intervenant plutôt lors de la dation d’un nom « secret » que dans l’attribution des noms usuels, généralement choisis de manière plus circonstancielle. A partir d’un corpus recueilli auprès des Bwa de la région de Yasso (Mali), nous verrons dans quelle mesure les noms attribués à la naissance, sans être explicitement des noms renvoyant à un parent, peuvent non seulement servir à constater une relation parentale, mais aussi contribuer à la renforcer, à la construire, voire à la détruire, autrement dit, à jouer un rôle performatif dans cette relation.
Sialo. Les greniers du village à la saison des pluies (Leguy, juillet 2009).
A propos de la conférencière
Cécile Leguy, professeur d’anthropologie linguistique à l’université Sorbonne Nouvelle/Lacito-CNRS, mène l’essentiel de ses recherches de terrain en Afrique de l’Ouest sur les modalités de la communication et la poétique de la parole ordinaire. Elle est co-rédactrice en chef des Cahiers de Littérature Orale et présidente de l’ISOLA (International Society for the Oral Literatures of Africa, https://africaisola.org/).