jeudi 1er juin 2023, 17h19h (salle 3)
Dans l’intimité des cours et des maisons
Séance discutée par Michael Houseman (IMAF, EPHE)
Sara Tassi (LEGS, Sophiapol, Uni. Paris Lumières)
(Ré)négocier les limites du lignage. Filiations utérines et territoires familiaux dans le Bénin méridional
Résumé
À Ajacẹ / Xọgbonú / Porto-Novo, la ville se pense et s’organise depuis le cœur de ses maisons familiales. Ce n’est qu’en franchissant les grands portails de ces maisons, en écoutant les récits de fondation des collectivités, que se donne à lire l’ordonnance du monde des lignages.
À partir d’un travail de terrain dans trois collectivités de la ville, je m’attacherai à décrire les manières dont les liens familiaux tissent de territoires par-delà les limites « historiques » (héritées de l’histoire officielle), administratives et patrimoniales. Une attention particulière sera accordée aux filiations utérines et à leur capacité d’instaurer des continuités là où les filiations paternelles tendent plutôt à définir des frontières identitaires et spatiales.
Biographie
Architecte de formation, Sara Tassi est postdoctorante au LEGS et au Sophiapol avec un contrat de l’Université Paris Lumières. Après avoir travaillé sur la composition des territoires familiaux au Bénin méridional, elle s’intéresse depuis 2019 aux questions de retour, restitution et matrimoine à partir du terrain béninois.
Pietro Fornasetti (MQB-JC)
Chambre, courette, maison, village, étranger. Espace et relations d’accueil au bisaku (Burkina Faso)
Résumé
Chez les agriculteurs du pays bissa (bisaku), la maison fournit le support à travers lequel les rapports sociaux (aux aînés, aux conjoints, aux étrangers) se construisent. Les évènements de la vie s’inscrivent ainsi, toujours, dans une dimension spatiale et peuvent être pensés à travers deux actions fondamentales : quitter et accueillir. Dans cette communication, je reviendrai sur l’ethnographie ayant conduit à ces conclusions, au prisme d’un questionnement renouvelé portant sur le continuum entre intimité et extranéité. Si, au bisaku, on est toujours « chez » quelqu’un d’autre, comment être chez soi ?
Biographie :
Pietro Fornasetti est anthropologue, post-doctorant au MQB-JC et affilié à l’IMAF. Après sa thèse sur les réseaux migratoires burkinabè (EHESS), il étudie actuellement la consommation des objets dits « France-au-revoir » à Abidjan (Côte d’Ivoire).