Gideon Vink : Transhumance, le sentier du berger

Réalisateur : Gideon Vink

Interviews : Mashoud Bary

Production : SemFilms

Burkina Faso, 2016, 75’

Débatteur : Jean Boutrais

 

 

Gideon Vink lors du tournage, dans un campement peul près de Sapouy au Burkina Faso

 

Les bergers transhumants du Sahel sont aujourd’hui confrontés à des problèmes de plus en plus complexes. Avec la désertification, les troupeaux sont obligés de migrer vers le sud plus fertile, mais avec la démographie croissante, les terres autrefois réservées au pastoralisme sont annexées pour l’agriculture. Les pistes, ainsi interrompues, rallongent de beaucoup leur parcours. Il arrive enfin que les bergers soient rackettés par les agriculteurs et/ou par les autorités locales (ce qui prouve leur désintérêt) et attaqués par les voleurs de bétail. De plus, avec le monde moderne, les enfants peuls vont à l’école et découvrent d’autres modes de vie plus attractifs. On verra dans ce film que le métier de « berger » peut être de nos jours ressenti comme subi. Ce documentaire suit deux familles d’éleveurs. L’une qui reste au Burkina Faso où sa transhumance est réussie ; l’autre, qui passe en Côte d’Ivoire, a beaucoup plus de problèmes. Ce documentaire révèle un mode de vie en voie de disparition.

A propos du réalisateur

Réalisateur et producteur hollandais, Gideon Vink vit au Burkina Faso depuis plus de 15 ans. Par le biais du cinéma, il a créé une association de défense des droits humains et, partant, il est responsable de la programmation du festival « Ciné Droit Libre » qui se déroule à Ouagadougou, Abidjan et Dakar.

 

A propos du débatteur

Jean Boutrais est chercheur de l’IRD en géographie. Ses recherches principales sur les pasteurs et agro-pasteurs peuls en Adamaoua et aux Grassfields du Cameroun ont donné lieu à une thèse d’Etat publiée par l’ORSTOM en 1995-96 : « Hautes terres d’élevage au Cameroun », en deux volumes. Entre-temps, il a étendu ses recherches en 1984 aux Peuls des plateaux de l’Ouest centrafricain, dans une perspective de développement pastoral. Au cours des premières années 2000, il a transféré ses investigations au Sahel, notamment au Niger et au Burkina Faso, toujours auprès de sociétés pastorales peules. Des résultats de ces recherches sont publiés dans divers ouvrages collectifs.

En 2008, il a coordonné, avec C. Baroin, la publication du numéro spécial du Journal des Africanistes « Le lien au bétail ».